Le forum des passionnés de la pêche de la Truite et des Carnassiers |
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| Comprendre la mer pour mieux pêcher. | |
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+7BOUNE76 scorpion rouge picsou 2koko pilou34 Ankh KIM DU 22 11 participants | |
Auteur | Message |
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Ankh Partenaire du forum
Nombre de messages : 22245 Age : 42 Localisation : Ariège, 09 Date d'inscription : 02/08/2009
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: Catch and Release...
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 9 Déc 2009 - 9:19 | |
| Merci prof |
| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 9 Déc 2009 - 16:01 | |
| Merci professeur . |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mar 15 Déc 2009 - 8:53 | |
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Aujourd'hui à 7:48 Répondre en citant Editer/Supprimer ce message Supprimer ce message Bonjour à vous Nous sommes le 15 12 09
*Introduction au domaine vivant*
.Mettons en compétition le jeune chien courant après les mulets dans les flaques d'eau laissées par la mer et le héron qui tiendra son affût quelques heures plus tard. Le chien court, aboie,déplace des gerbes d'eau et provoque, à n'en point douter, panique et stupeur au sein de la communauté peuplant cette mare. Il n'en ressort pas moins bredouille au bout de quelques minutes, lassé d'être toujours berné par ces proies au comportement imprévisible. Le héron, lui attendra, placide, du haut de ses pattes, que le mulet passe à portée de son bec, choisissant avec expérience le meilleur poste d'affût en anticipant parfaitement la réaction du poissonnet au moment de l'attaque. Le comportement d'un chasseur est proche de celui du héron: se fondre dans le paysage, exercer une veille attentive pour localiser la cible, et surtout anticiper les réactions et les mouvements de l'animal. Le pêcheur se heurte à des difficultés car sa cible vit cachée, et trop souvent le pêcheur se comporte comme un jeune chien: traverser la baie à toute allure parce qu'un rassemblement de bateaux laisse à penser qu'un coup de pêche se prépare là-bas, revenir sur ses pas l'instant d'après, ne pas oublier de regarder l'heure qui forcément passe trop vite, changer de ligne souvent, et finalement maudire le vendeur pour ce leurre à 20 € qui ne vaut en définitivement pas mieux que ceux qui encombrent déjà la boîte de pêche. Ne voyant pas la cible, le pêcheur doit mettre en scène le poisson: devant ou derrière la roche ? Plaqué sur le sable ou dissimulé par les laminaires ? Seul à l'affût le nez au courant ou en mouvement avec quelques congénères? Au-delà de cette mise en scène, comment se faire une idée du comportement du poisson ? Le savant coup du poignet censé animer le leur a-t-il un effet attractif ou au contraire un effet inhibiteur détestable ? Le bruit du moteur ou les impulsions du sondeur sont-ils perçus comme des signes évocateurs du danger? Plus généralement, que savons-nous de ses perceptions sensorielles ? Le poisson voit-il seulement les couleurs autrement qu'en nuances de gris? Et les odeurs ? Les huiles de sardines, le parfum d'anis ou les phéromones savantes ont-ils une utilité avérée ? Que de questions restent sans réponse, condamnant le pêcheur à se satisfaire de <<on dit<< suppositions et hypothèses ou bien encore rumeurs parfois sans fondement nous amenant à vouloir tous au même moment le leurre japonais révolutionnaire précisément introuvable en France depuis trois mois !
*Le bond en avant des sciences halieutiques*
.Il existe pourtant des éléments de solution, et la vie des poissons est devenue un domaine de recherche privilégié au cours de ces vingt dernières années. Les études ont pris un tour résolument nouveau au début des années 1980, notamment sous l'impulsion de Pitcher. Celui-ci c'est intéressé au poisson en tant qu'individu alors que ces prédécesseurs s'étaient contentés de n'y voir qu'un asemblage d'organes spécialisés: des yeux pour voir, des branchies pour respirer, etc. Pitcher replace le poisson dans son écosystème, milieu qui réclamera du poisson qui répond de façon adaptées aux diverses situations se présentant à lui: --Être eficace dans sa quête de nourriture pour stocker des calories sans trop en dépenser. --Se prémunir de l'attaque de prédateurs sans pour autant ne penser qu'à ça; --Assurer sa reproduction dans les meileures conditions; --Modifier ses rythmes biologiques en fonction des évolutions du milieu; --S'intégrer dans un système social étonnant: le banc. L'engouement est tel que l'on voit se développer des spécialités: zoologique,généticien, biologiste de l'évolution, physiologiste, écologiste, ou expert en éthologie se disputent la vedette et s'affrontent dans une saine émulation. Cette connaissance a néanmoins le terrible défaut de rester confidentielle, trop souvent oubliées sur quelque étagère de bibliothèque universitaire. Nous allons, dans ces quelques pages tenter un rapide panorama de principales avancées susceptibles d'intéresser le pêcheur. à suivre:
kim
..::S'il est des jouissances que la fortune permet, celle de la pêche ne sont point soumises à ses caprices::. |
| | | Ankh Partenaire du forum
Nombre de messages : 22245 Age : 42 Localisation : Ariège, 09 Date d'inscription : 02/08/2009
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: Catch and Release...
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mar 15 Déc 2009 - 9:49 | |
| Merci prof ;)
toujours aussi bien de te lire ;) |
| | | picsou Général saumon
Nombre de messages : 7549 Age : 69 Localisation : Québec Canada Date d'inscription : 25/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mar 15 Déc 2009 - 14:09 | |
| Merci Kim pour le partage de ces infos. |
| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 16 Déc 2009 - 19:27 | |
| Merci professeur Pitcher . |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 28 Déc 2009 - 9:54 | |
| Répondre en citant Editer/Supprimer ce message Supprimer ce message Bonjour à vous Nous sommes le 28 12 09
*Les perceptions sensorielles *
*La vision*
La vision de nos cinq sens, le plus indispensable. Pas une seconde d'éveil où nous ne mettions cette qualité à contribution. C'est sans doute un exercice périlleux que de vouloir prêter aux poissons les mêmes capacités de perception que les nôtres mais, dans ce domaine, il n'y a pas de risque particulier: les poissons bénéficient d'un système de vision très proche du nôtre. Dotés à l'origine d'un même capital génétique, ils ont simplement développé des adaptations variées aux conditions de leur environnement. En effet, dans l'élément liquide, la vision est affectée par la capacité de l'eau à absorber l'intensité lumineuse: plus on descend, plus il fait sombre. Aussi les espèces de grands fonds et les espèces cavernicoles ont adapté au fil du temps leur capacité de vision. Certaines espèces,les alépocéphalidés par exemple, ont un oeil démesuré alors que d'autres espèces comme les chlorophalmidés, possèdent des yeux réduits mais sensibles à la lumière des grands fonds. Parmi les espèces vivant en surface, les spécialisations sont tout aussi surprenantes. L'orphie Belone belone bénéficie d'une structure rétinienne complexe lui permettant simultanément de détecter ses proies et de repérer les oiseaux prédateurs.
*Hypothèse d'acuité visuelle*
Les poissons bénéficient globalement d'une perception visuelle proche de la nôtre, et bénéficient d'une acuité au moins équivalente.
*Perception des couleurs*
*La question est régulièrement posée de savoir si les poissons perçoivent les couleurs. Dans l'ordre des mammifères, l'embranchement des primates et l'humanoïdes est l'un des seuls a être doté de cette capacité. Nos amis les chiens et les chats ne perçoivent les couleurs que dans une vague notion de pastels, alors que les très nombreux micromammifères ne perçoivent que des niveaux de gris. Rassurez-vous ! les poissons sont bien sensibles aux couleurs, et nos efforts pour leur proposer une gamme de leurres chamarés sont tout à fait justifiés. Tout au plus ont-ils développé des spécialisations en fonction de leur niche écologique. Ainsi, alors que certaines espèces de surface balaient la totalité du spectre et sont dotées d'une vision allant jusqu'à l'infrarouge (Loew et Lythgoe, 1985), les poissons de profondeur ont développé une sensibilité particulière aux radiations bleues et vertes. Certaines espèces se nourrissant de plancton ont développé également une sensibilité aux ultraviolets leur permettant de mieux détecter leurs proies qui apparaissent alors en contraste sur le fond lumineux riche en UV. D'autres espèces, les saumons par exemple, perçoivent la lumière polarisée et s'en servent pour leur orientatation et leur navigation (Patrige. 1990).
*Vision nocturne*
La dépendance au niveau de luminosité est très variable d'une espèce à l'autre, et alors que les harengs perdent tout contact visuel avec leurs congénères dès la nuit tombée. Il apparaît que des maquereaux sont capables de chasser en groupe par 40 mètres de profondeur lors des nuits de pleine lune.
*Hypothèse de perception des couleurs*
*Les poissons perçoivent les couleurs dans une large gamme. Alors que les poissons de surface développent des capacités à percevoir les radiations infrarouges et ultraviolets, les poissons de profondeur présentent une sensibilité maximale aux radiations bleues et vertes.
*Quelques règles générales dans le choix des couleurs*
*Il existe un exercice délicat pour le pêcheur; celui du choix de la couleur de ses leurres. Certes, ce choix n'est pas toujours essentiel et, lorsque le poisson est mordeur, les couleurs importent parfois bien peu. Cela dit, pour du poisson difficile, ce choix peut-être déterminant, surtout lorsque plusieurs pêcheurs exercent leur art en vis-à-vis: il y a plus souvent << la couleur qui marche<< et, avec votre déveine coutumière, ce sera sans doute celle qui manquera précisément à votre panoplie !
*Hypothèse du déterminisme relatif des couleurs*
*La réactivité des poissons aux différentes couleurs sera d'autant plus forte que le poisson aura été éduqué et soumis à des sollicitations multiples. Le pêcheur gagnera à rechercher des secteurs de pêche peu prospecter, susceptibles d'abriter des individus (naïfs<< et réactifs aux toutes premières sollicitations. Il faudra toujours laisser une part à l'improvisation, car le poisson est versatile, et ses humeurs changent en fonction de paramètres dont la plupart nous échappent. Cela dit, certaines règles générales pourront nous servir de cadre pour privilégier, dans un contexte donné, une couleur plutôt qu'une autre. Ainsi, il est usuellement admis que les conditions d'ensoleillement, particulièrement le matin, appellent des couleurs chaudes, voire excessives, et les verts pétant, roses fluo ou jaunes flashant pourraient alors s'avérer d'une efficacité redoutable. Par temps gris, nous reviendrons par des couleurs plus neutres, avec du blanc, du blond, du rouge profond ou du cuivre pour les leurres souples, du vert olive, du bleu sardine, du blanc nacré pour les leurres de surface.
*Hypothèse de luminosité*
*A temps clair, couleurs chaudes, A temps bouché, couleurs neutres.
*Hypothèse turbidité*
*En eaux claires, couleurs sobres, En eaux épaisses, couleurs vives.
Quelques règles se dégagent également par espèce: pour une pêche au train de plumes, il est d'usage de réserver les plumes blanches au lieu jaune alors que le maquereau porterait ses préférences sur la combinaison jaune-rouge, et le bar sur les grandes plumes jaunes. En pêche au leurre souple, les couleurs dans la gamme ses blancs et bleus, seront plus systématiquement proposées au bar, alors qu'elles seront délaissées au profit des blonds et du rouge pour une pêche de lieu jaune. à suivre:
kim |
| | | Ankh Partenaire du forum
Nombre de messages : 22245 Age : 42 Localisation : Ariège, 09 Date d'inscription : 02/08/2009
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: Catch and Release...
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 28 Déc 2009 - 12:51 | |
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| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 28 Déc 2009 - 21:27 | |
| Merci professeur . |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 25 Jan 2010 - 7:53 | |
| Bonjour les gars ;)
.Torticolis et champ de vision.
Les poissons bénéficient généralement d'un large champ de vision. L'implantation des yeux de part et d'autre de la tête, ainsi que la mobilité de l'oeil lui-même dans sa cavité orbitale permettent au poisson de bénéficier d'un champ de vision approchant les 360 ° chez de nombreux poissons. Il est pourtant une particularité physique qui va largement affecter cette capacité de vision: cela n'a l'air de rien mais, privés de cou, le poisson souffre d'un champ de vision plutôt <<rigide<<. De fait, la part du champ de vision accordant une vision binoculaire et des plus réduites: il s'agit essentiellement d'une vision de face, à laquelle s'ajoute une part de vision vers le haut ou vers le bas suivant l'implantation des yeux.
.Hypothèse de vision frontale.
.Souffrant d'un champ de vision binoculaire réduit, le poisson devra s'orienter face à sa proie pour évaluer correctement les distances. Le pêcheur opérant à vue en tiendra compte pour présenter son leurre de la façon la mieux adaptée. Ce handicap de la vision monoculaire aura pour conséquence qu'un poisson exposé à un danger reclamant une réaction de fuite instantanée le fera le plus souvent sans même avoir pu apprécier les distances le séparant de son agresseur, alors que celui- ci positionné en attaque frontale, possèdera à ce titre un avantage déterminant.
.La myopie des carnassiers.
.Cet avantage supposé du prédateur trouve toutefois sa limite en phase finale d'approche. Certains carnassiers, comme le bar, ont en effet une tête assez massive et une implantation très latérale des yeux. Comme conséquence, il existe dans la zone située juste devant l'animal un cône de cécité: l'espace d'un instant, le bar perd de vue sa proie. Il est bien rare de pouvoir pêcher le bar à vue, mais les pêcheurs d'expérience vous diront tous avoir vu des bars, en phase ultime d'approche, rater lamentablement leur proie, et devoir s'y reprendre à deux fois pour concrétiser la capture. L'énorme bouillon observer lors des attaques en surface ne serait donc pas la conséquence d'un excès d'agressivité, mais bien une stratégie consistant à assommer la proie avant de l'ingérer, et les indentations ornant le rasoir de ses ouïes jouent dans cette action un rôle essentiel. En action de chasse sur un banc d'alevins, il arrive même à voir le bar étourdir plusieurs proies successivement avant de les gober par la suite à l'affilée, lorsque les goélands plus rapides ne lui ont pas raflé la mise !
.Hypothèse de myopie des carnassiers.
. Victimes d'une mauvaise vision approchée, le bar étourdit parfois ses proies d'un coup de tête rageur avant de les ingérer en toute tranquillité.
.Petit poisson deviendra grand.
.Il existe une autre configuration de pêche où l'étendue de ce champ de vision aura son importance. Pêchant en dandine ou au mort manié, il vous est peut-être arrivé de pêcher des poissons de taille modeste, alors que vos collègues, parfois sur le même bateau, alignaient de beaux spécimens Modifiez l'amplitude de vos mouvements et passez à des mouvements << démesurés<<. Vous vous contentiez d'imprimer un mouvement à la mesure de votre canne. Eh bien ! abandonnez cette technique et commencez à mouliner et à démouliner sur 4 à 5 m. Vous serez surpris du résultat.
A l'usage, vous vous apercevrez que les belles pièces de lieu, de morue ou de bar sont bien là, et actives au demeurant, elles qui jusqu'alors restaient insensibles à vos sollicitations. Imaginons la scène, quelques mètres au-dessous du bateau, tout ce passe comme si le champ de vision était proportionnel à la taille des individus ciblés. Dans l'hypothèse d'une action imprimée par la canne, notre gros spécimen voit se dandiner dans son champ de vision un train de leurres, plumes ou aiguillons qu'il a tout le temps d'analyser pour finalement, jouer à celui à qui on ne la fait pas. Dans le cas d'une action au moulinet sur quelques mètres, notre trophée potentiel pourrait bien interpréter l'intrusion soudaine de ce train de leurres comme une aubaine à saisir à tout prix. A l'inverse, s'il le voit disparaître de son champ de vision, il n'aura d'autre alternative que de se mettre en mouvement pour finalement asséner le coup de dent attendu.
.Hypothèse de la proportionnalité des champs de vision
.En pêche à la verticale, un train de leurres exprimera une efficacité maximale à la condition d'entrer et de sortir du champ de vision de l'individu ciblé. Le pêcheur devra adapté l'ampleur de son mouvement à la taille des individus ciblés, et un mouvement calculé sur la base de 2m/kg ne semble pas exagéré.
Tout ceci n'est pas forcément très rationnel, car rien n'explique pourquoi un gros spécimen aurait un champ de vision plus large, mais ça marche ! à suivre:
kim |
| | | picsou Général saumon
Nombre de messages : 7549 Age : 69 Localisation : Québec Canada Date d'inscription : 25/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 25 Jan 2010 - 15:14 | |
| Merci Kim On a tendance à ne pas tenir comte du champ de vision de l'espèce recherché mais seulement de son comportement. |
| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 25 Jan 2010 - 17:09 | |
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| | | Ankh Partenaire du forum
Nombre de messages : 22245 Age : 42 Localisation : Ariège, 09 Date d'inscription : 02/08/2009
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: Catch and Release...
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 25 Jan 2010 - 22:07 | |
| Merci prof |
| | | SPIKE Général saumon
Nombre de messages : 6134 Age : 64 Localisation : ain 01 Date d'inscription : 26/09/2007
Bateau/Barque: Oui Specialité de peche: épinoche
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Lun 25 Jan 2010 - 22:10 | |
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| | | JAN Michel Expert en pêche
Nombre de messages : 1475 Age : 67 Localisation : eyguières(13) Date d'inscription : 01/12/2007
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: truite au toc en torrent surf casting et de plus en plus à la mouche
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mar 26 Jan 2010 - 19:52 | |
| continu à nous mettrent des bonnes info |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 27 Jan 2010 - 9:13 | |
| ujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Aujourd'hui à 8:24 Répondre en citant Editer/Supprimer ce message Supprimer ce message Bonjour à vous Nous sommes le 27 01 2010
.Les perceptions sensorielles : L'ouïe.
.Les poissons vivent dans un environnement acoustique complexe. Les sources sonores y sont multiples et variées, et les caractéristiques de l'élément liquide, qui est dense et peu compressible, démultiplient la puissance des sources d'émissions: la vitesse à propagation des ondes sonores et près de cinq fois plus rapide dans l'eau que dans l'air (1500 m/s contre 300 m/s dans notre atmosphère), et la perte d'énergie avec les distances est faible.
.Les éléments du milieu marin générateurs de bruits physiques.
.Les mouvements hydrodynamiques de la masse d'eau (houle, clapot, déferlement, brassage des sables et graviers...) induisent un ensemble de bruits mécaniques constituant un paysage sonore permanent. Il faut noter que le modèle de propagation des sons dans le milieu marin est un modèle tridimensionnel, à la différence de nos perceptions propres qui s'établissent pour l'essentiel dans un plan horizontal. Les poissons vont donc pouvoir utiliser cette résonance globale pour se positionner dans la colonne d'eau en fonction des bruits parasites émis par le fond ou la surface de l'élément liquide.
.Hypothèse de bathymétrie.
.Dans un environnement sonore chargé, les poissons utilisent le fond et la surface comme des écrans déflecteurs des sons ambiants leur permettant de se positionner précisément dans la colonne d'eau.
Les poissons vont devoir s'accommoder de cet environnement et, un peu à la manière du chef mécanicien capable de discerner, dans le vacarme assourdissant de la salle des machines, le cliquetis caractéristique d'un jeu de soupapes défectueux, le poisson saura faire le tri entre les informations utiles et celles qui ne le sont pas.
. Les perturbations sonores liées aux activités humaines.
.Les émissions sonores associées aux activités des pêcheurs sont rarement anodines. Bruit de moteur, ragage du chalut sur le fond, émissions acoustiques des sonars et sondeurs, effet bruiteur de certains leurres, etc. L'effet attractif des billes équipant de nombreux poissons nageurs n'est plus à établir. A l'inverse, l'approche d'un chalutier provoque chez la morue des réactions d'alarme à plusieurs centaines de mètres de la source d'émission. Dans un environnement sonore particulièrement chargé, le poisson va discriminer deux catégories de bruits: ceux évoquant une opportunité nourricière, et ceux associés à une perceptible de menace. Les compétences acquises seront à ce point de vue déterminantes: un bar ayant subi un choc traumatique à l'issue d'une expérience de capture malheureuse exprimera des manifestations de panique communicatives à la simple approche d'un train de pêche. Les poissons développent pourtant des capacités d'accoutumances surprenantes: dans des secteurs surfréquentés comme cerains ports ou estuaires, vous vous apercevrez qu'il n'est même plus utile de couper le moteur en action de pêche. De même, dans les secteurs soumis à un bruit de fond important lié aux mouvements hydrodynamiques du secteur, houle, déferlement, galets en mouvement, ce serait s'exposer inutilement au danger que de couper le moteur de votre embarcation: il est tout à fait probable que le poisson y soit complètement indifférent.
.Hypothèse du mimétisme sonore.
.Le pêcheur en mer devra adapter son activité sonore à la sensibilité présumée des proies ciblées à l'endroit considéré, de telle façon que les émissions associées à son activité soient le plus possible noyées dans un bruit de fond ambiant.
Même en pêche au large, les bruits gardent toute leur importance: du fait des conditions de propagation dans l'environnement marin,le signal sonore arrive intact jusqu'à 50 ou 100 m de profondeur. Ce signal sera d'autant plus suspect que nous fréquenterons alors des secteurs où les bruits de moteur sont plutôt exceptionnels.
. Les bruits biologiques.
.Une troisième catégorie de bruits retiendra notre attention, il s'agit des bruits émis par la faune halieutique. Brusque fermeture d'une coquille de bivalve, grincement et stridulation de carapace d'un crustacé, mais aussi sons émis par les poissons eux mêmes. Pour faire du bruit au fond de l'eau, tous les moyens sont bons: grognements et tambourinages produits par les muscles soniques de la vessie natatoire chez les grondins, stridulations et grincements divers produits par les épines pectorales (cottidés) et les nageoires(balistidés). La bouche joue aussi un rôle important, et alors que certains poissons grincent des dents (caranguidés, cichlidés), d'autres utilisent leurs plaques dentaires pharyngiennes (labridés, scaridés) pour exprimer leurs émotions.
.Baptisée <<le grillon par les pêcheurs professionnels, la langouste joue de ses antennes pour se signaler.
.Sur neuf espèces de gadidés étudiés, quatre sont capables d'émettre des sons, et le lieu jaune, lui qui nous semble pourtant si discret et poli, se comporte comme un rustre dès qu'il vit en société, éructant à tout moment et s'employant à faire sa vessie gazeuse une véritable caisse de résonance. A côté de ces bruits volontaires qui sont autant d'outils de communication à finalité sociale, il y a des bruits involontaires liés à l'activité des poissons: prise de nourriture, trituration des proies, et jusqu'à la nage des poissons qui laissent des traces sonores.
.Hypothèse des bruits biologiques.
.L'activité des poissons est associées à des séquences sonores largement mises à profit par les poissons eux-mêmes tout autant en mode défensif (cohésion du banc) qu'en mode offensif (activité des carnassiers). Il est bien dommage que le pêcheur n'ai pas lui-même accès à ces informations.
.Une acuité acoustique exceptionnelle.
.L'émission de sons n'a de sens que s'il existe des organes récepeurs grâce auxquels le poisson peut percevoir et interpréter ces signaux. Le siège de l'ouïe est l'oreille interne, ou labyrinthe membranaire, qui est sensible qui est sensible à une large gamme de stimuli transmis par lymphe et par les os crâniens. Dans cette oreille, ce sont les otolithes, ces petits os d'ivoire qui, en relation avec les ossements de Weber, vont jouer un rôle essentiel dans la perception des sons de basse fréquence. Les tissus du poisson ayant une densité égale à celle de l'eau, ils sont en effet <<transparents<< aux ondes acoustiques, et ce sont ces organes qui vont servir de capteurs. La vessie natatoire, que l'on croyait autrefois exclusivement dédiée à une fonction de ballastage, s'avère quant à elle fort utile pour démultiplier la puissance des signaux perçus.
.Vessie natatoire et écholocation.
.Les tissus du poisson, ayant une densité égale à celle de l'eau, sont plutôt << transparents<< aux ondes acoustiques. La vessie natatoire, du fait de sa structure gazeuse particulière, constitue par contre un déflecteur efficace aux émissions du sondeur. C'est bien parce qu'il est dépourvu de vessie natatoire que le maquereau est si difficile à repérer au sondeur.
.Il existe une large gamme de sensibilités, à des fréquences qui varient de 0,01 Hz à 200 kHz suivant les espèces. Une sensibilité accrue aux très basses fréquences ou infrasons permettrait aux poissons d'interpréter les mouvement d'eau induits par la nage d'un congénère. Cette aptitude pourrait également conférer aux espèces grandes migratices une capacité a détecter de substiles modifications du bruit ambiant, constituant en définitive une carte sonore des mers du globe. A l'inverse, les poissons régulièrement soumis à la prédation des dauphins et autres mammifères marins ont développés une sensibilité aux ultrasons les aidant à identifier les signaux d'écholocation émis par leurs prédateurs.
.Hypothèse de sensibilité auditive.
.Le pêcheur retiendra que les poissons sont dotés d'une acuité auditive exceptionnelle, démultipliée par les conditions de propagation des sons dans l'environnement liquide. à suivre: |
| | | 2koko Modérateur guide de pêche
Nombre de messages : 13351 Age : 32 Localisation : France,drôme Date d'inscription : 01/02/2009
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 27 Jan 2010 - 13:47 | |
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| | | picsou Général saumon
Nombre de messages : 7549 Age : 69 Localisation : Québec Canada Date d'inscription : 25/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 27 Jan 2010 - 16:21 | |
| Merci Kim tout à fait pertinent comme info. |
| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 27 Jan 2010 - 17:37 | |
| Merci professeur . |
| | | Ankh Partenaire du forum
Nombre de messages : 22245 Age : 42 Localisation : Ariège, 09 Date d'inscription : 02/08/2009
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: Catch and Release...
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Mer 27 Jan 2010 - 21:30 | |
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| | | JAN Michel Expert en pêche
Nombre de messages : 1475 Age : 67 Localisation : eyguières(13) Date d'inscription : 01/12/2007
Bateau/Barque: Non Specialité de peche: truite au toc en torrent surf casting et de plus en plus à la mouche
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Jeu 28 Jan 2010 - 0:28 | |
| merci super info |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Jeu 28 Jan 2010 - 8:14 | |
| Merci les gars ;) Bonnes parties de pêche à vous tous. kim |
| | | KIM DU 22 Professeur du forum
Nombre de messages : 8685 Age : 74 Localisation : Saint- Brieuc Date d'inscription : 04/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Jeu 28 Jan 2010 - 8:15 | |
| Nous sommes le 28 01 2010
.Les perceptions sensorielles : le toucher
.L'information tactile est la seule qui, dans l'eau, nécessite un contact physique entre le <<receveur<<. Effets de houle, effets de courants, proies très mobiles, les contacts sont difficiles et tout contribue à rendre ce sens peu fonctionnel.
.Des organes tactiles spécialisés.
.Certains poissons ont néanmoins développé des organes tactiles spécifiques: barbillons de rougets, barbiches des lottes, des morues, des tacauds et gadidés divers. Ces organes permettent aux poissons de collecter de l'information sur les proies constituant leur alimentation avant l'ingestion proprement dite. Chez les grondins, ce sont les rayons de nageoires pectorales qui servent tout à la fois d'organes déambulatoires et d'organe du toucher, de sorte que l'animal peut se promener sur le fond en faisant des <<pointes<<. Hormis ces cas très particuliers, se pose la question du <<comment toucher ?<< quand on est poisson. Comment faire, dépourvu de membres, pour analyser la texture ou la rugosité d'un objet ? Observateur attentif dans un estuaire à marée montante, vous pourriez bien voir les bars et mulets multiplier les <<blancs<<, offrant l'espace d'un instant leur flanc au rayonnement solaire pendant que l'autre face glisse sur le substrat ou sur les goémons. Le poisson<< touche<< son territoire, et ce avec un plaisir manifeste. On peut d'ailleurs y chercher une fonction de facilitation sociale, le phénomène étant caractéristique des petits groupes d'agrégation.
Barbiches chez le rouget, terminaisons pectorales chez le grondin, des outils tactiles très spécialisés.
.La touche
.Pour une détermination un peu plus précise, notamment lorsqu'il s'agit de qualifier une proie ou un leurre, rien ne vaut une prise en bouche. Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir ce qu'était une touche ? Prenez le cas d'une pêche de la vieille à la calée avec une ligne appâtée au crabe ou à la néréide de roche. Tac... tac...tactactac La bête s'annonce et le mono-filament a transmis l'impact jusqu'à la canne. L'instant est magique et, concentré à l'extrême, le pêcheur attend le moment opportun pour ferrer. Mais quelle est l'action de la vieille susceptible d'imprimer à la canne de telles saccades ? Coups de tête ? Il faudrait un animal bien vif pour donner cinq ou six coups de tête à la seconde, cadence à laquelle arrivent les touches les plus rapprochées ! L'explication est plus surprenante, et il faut sans doute l'avoir vu pour s'en convaincre: pour s'assurer de la conformité de la proie au standard attendu, la vieille va balayer sa proie par un simple jeu d'aspiration et de rejet d'un flux d'eau au travers de sa cavité buccale et de ses ouvertures branchiales. Après une courte pause, la proie sera le plus souvent légitimement ingérée, et c'est à ce moment- par le simple jeu d'aspiration-refoulement- que la prise sera définitivement assurée. A moins que, par le simple jeu d'aspiration-refoulement, l'incongrue ait réussi à déshabiller votre hameçon.
.Hypothèse de la touche
.Les sensations de touche pour une pêche à la calée sont le plus souvent le résultat des actions de succions et de rejet répétées par lesquelles le poisson s'assure de la conformité de la proie aux caractéristiques attendues.
Vous avez vous connu de ces jours, où les poissons ne mordent pas bien, où les ratés succèdent aux ratés sans que rien ne puisse l'expliquer. Ne cherchez pas: vos poissons n'ont pas faim, ils se contentent de goûter. Ne désespérez pas: les mises en touche de l'apéritif ne précèdent que de très peu les agapes principales.
.Le rejet- expulsion
.Il est d'ailleurs certains leurres qui n'ont aucune chance de réussir à cet examen de passage. Un poisson à bavette, même particulièrement réussi, ne donnera pas l'illusion que jusqu'à la prise en bouche. Passé cette étape, le leurre sera toujours rejeté. Pour le plus grand malheur des carnassiers, c'est l'intensité du mouvement d'expulsion qui contribuera à enfoncer les ardillons dans les parois de la cavité buccale.
.Hypothèse du rejet
.Les captures au moyen de leurres durs s'opèrent le plus souvent au moment où le poisson rejette leurre après s'être rendu compte de son erreur d'appréciation.
Pas de touche annonciatrice lorsque l'on pêche à la cuillère ou au poisson nageur: l'attaque est toujours brutale, et il est excessivement rare qu'un même poisson revienne deux fois à la charge. Le plus souvent deux attaques consécutives correspondent à deux poissons d'instincts intervenant l'un après l'autre.
.Hypothèse de ferrage
.Alors que l'utilisation de leurres naturels ou de leurres souples réclament un ferrage énergique pour assurer la prise d'un hameçon juste en transit dans la cavité buccale. L'utilisation de leurres durs réclame un ferrage plus circonspect, et de nombreux pêcheurs abandonnent tout simplement le ferrage dans ces conditions de pêche. à suivre:
kim
..::S'il est des jouissances que la fortune permet, celle de la pêche ne sont point soumises à ses caprices::. |
| | | scorpion rouge VIP du forum
Nombre de messages : 56057 Age : 65 Localisation : 69 Date d'inscription : 10/04/2008
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Jeu 28 Jan 2010 - 15:23 | |
| Merci professeur. |
| | | picsou Général saumon
Nombre de messages : 7549 Age : 69 Localisation : Québec Canada Date d'inscription : 25/07/2007
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. Jeu 28 Jan 2010 - 16:07 | |
| Merci Kim pour les infos. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Comprendre la mer pour mieux pêcher. | |
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| | | | Comprendre la mer pour mieux pêcher. | |
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