suite:
Le ministère de l'environnement a pris de nouvelles dispositions:
1*Limiter le nombre de prise: c'est un voeu pieux;
2*Maintenir la libre circulation des poissons. C'est une évidence;
3*Aggraver les sanctions en matière de pollution.
C'est mal connaître l'influence de certains notables, en particulier en province;
Il n'est pas simple de reconquérir la qualité de nos rivières.
Pourtant le saumon est exigeant.
Il veut une eau propre, sinon il se retirera.
Les poissons maximalistes desservent les causes que l'on défend.
Il est raisonnable d'admettre que la protection des saumons n'est pas le souci primordial des Français.
Cependant, les pouvoirs publics pourraient aller assez loin sans pour autant troubler gravement les autres secteurs d'activité.
Quatre décisions pourraient toutefois être envisagées avec fermeté et pondération:
1* Suppression de tous les obstacles qui ne correspondent pas à une donnée économique essentielle;
2*Interdiction formelle de toucher aux frayères sous quelque forme que ce soit, notamment pour l'extraction des matériaux.
3*Réglementation de la pêche au filet en haute mer et en embouchure;
4*Interdiction comme pour la fario, de la vente du saumon par des particuliers.
Bien entendu, toute réglementation sera insuffisante si le citoyen ne s'impose pas une certains discipline.
Ces actions de sauvetage d'une espèce ne peuvent se cantonner à l'exagone.
Le lieu de croissance en mer exige une surveillance constante, un contrôle rigoureux de prises.
Nous en sommes encore très éloignés.
C'est tout une cohérence applicable et applquée de gestion internationale des juvéniles et des géniteurs potentiels qui doit être recherchée.
Il existe actuellement un accord bilatéral Canada-C.E.E. pour la réglementation de la pêche.
Depuis le 1er Janvier 1977, la communauté a reçu délégation des Etats membres pour préserver les ressources des diverses eaux territoriales.
C'est plus facile à dire qu'à faire.
Chaque pays pense que le saumon résidant dans ses eaux territoriales lui appartient.
En contrepartie des efforts déployés par les pays sur lesquels se font des pontes, il est indispensable d'obtenir une réduction du quota de pêche des Danois et des Canadiens à l'Ouest du Groenland.
Restent les Russes et les Japonais qui, disposant d'un matériel de détection
et de capture très sophistiqué, ravagent les régions d'engraissement.
L'année 1981 a ainsi été désastreuse à la suite des pêches abusives autour des îles Féroé.
2* Comment pêcher le saumon ?
Avec quoi ?
En France, la majorité des pêcheurs pratique le lancer avec des cuillers ondulantes et tournantes ou des devons ou poissons nageurs.
Ces leurres sont propulsés par des cannes d'une longueur avoisinant 3 m, en fibre de verre,bambou ou carbone.
Le fil de 150 à 200 m, s'enroule sur un moulinet assez léger et solide.
Le diamètre du fil dépend de la force des eaux, de la période et de la pollution.
Les appâts naturels: crevettes et vers.
Les appâts naturels: crevettes et vers sont très utilisés en France.
Les deux actions de pêce sont pratiquement semblables.
Selon les pays, on pêche avec des crevettes différentes: en France avec le bouquet rose, en Islande, Norvège et Ecosse avec des gros bouquets teintés au mercurochrome.
En Espagne, avec des petites crevettes grises.
C'est une pêche à récupération lente qui demande des cannes de l'ordre de 4 m.
La crevette est lestée par un plomb monté 1 m en amont sur un fil en dérivation.
Le matériel nécessaire est celui du lancer.
Le ver, interdit dans la plupart des rivières anglo-saxonnes, cependant apprécié par les sportifs Français.
Son utilisation réclame une canne plus ou moins longue, en fonction de la largeur de la rivière, et un moulinet à lancer.
Des cannes longues sont conseillées.
Un hameçon simple du 1 à 3 est monté directement sur la ligne où sont accrochés, le plus naturellement possible un ou, plus utilement, deux gros lombrics qui doivent recouvrir la totalité de l'hameçon.
Les uns pêchent vers posés, les autres vers relâchés avec de très lentes récupérations.
C'est une pêche très payante, surtout par eaux louches.
La mouche, art suprême.
La pêche à la mouche est l'art suprême pour la pêche modeste et désintéressé qui veut donner les plus grandes chances au poisson.
Un zeste de snobisme et de prétention en a parfois déformé l'image.
Ne croyez pas que ce soit une pêche réservée à une élite.
Simplement son approche est longue et semée d'échecs.
La multiplicité des mouches, leurs noms compliqués, les conversations ésotériques des spécialistes découragent souvent à tout jamais le débutant
ébahi.
Ecoutez parler certains "moucheurs"; leur langage est aussi incompréhensible que la lecture d'un acte notarié.
Ne compliquons pas à l'extrême.
Prenez quelques mouches de base comme la hairymary,la blue charm, la lemon grey, la silver doctor, la black doctor,une black tube et surtout, arrivé sur les lieux de pêche, achetez la mouche locale.
Selon vos possibilités financiaires, procurez-vous une canne à fibre de verre, en bambou refendu ou une carbone.
Un moulinet simple, comme le Marquis N° 2 , convient fort bien.
Pour les petites et moyennes rivières, une canne de 9 à 11 pieds suffit, équipée d'une soie N° 8 ou 9.
Pour les grandes rivières, il ne faut pas hésiter, et j'en parle d'expérience après avoir marqué une longue réticence, à utiliser des cannes de 14 à 18
pieds à deux mains servies par des soies N° 10, 11 ou 12.
Les moulinets américains sont excellents pour ces cannes, mais très onéreux.
La pêche à la mouche sèche est assez rare.
En principe, car rien n'est absolu chez le fantaisiste salmo salar.
Le poisson gobe par des températures moyennes dépassant 17 ou 18° C.
C''est vrai pour le Labrador.
C'est une sensation extraordinaire que de ferrer un saumon "à la sèche".
Mais comme tout ce qui est extraordinaire, c'est une sensation rare.
L'auteur de ces lignes n'a pas pris une dizaine de saumons avec ce procédé.
La pêche la plus courante:"à la noyée"
La pêche courante est la "noyée".
Ce sont de longs hameçons plumés sur le corps dont l'oeillet est directement lié au bas de ligne en queue de rat qui prolonge la soie.
Le plus fréquemment, il se présente avec deux courbes et deux ardillons.
En Islande et en Angleterre, on se sert de tubes-flies, parfois plombés, dotés d'hameçons triples.
Le moucheur lance vers l'aval, s'efforçant de déposer son leurre près de la rive pour le laisser porter en une courbe parfaite jusqu'à la parallèle de la rive où il se tient.
Une notion impérative, mal connue des pêcheurs moyens; l'angle aigu formé par la ligne du lancer et la ligne de récupération doit être très fermé pour éviter toute dérive.
Le saumon n'est pas fou.
Il prend les appâts bien présentés.
Ainsi vous descendrez la rivière en ratissant mètre après mètre.
Le saumon n'ira pas à vous. Vous devez aller à lui.
Comment fouetter ?
La théorie livresque vous apportera peu.
Demandez plutôt à un spécialiste sérieux et pas vantard de vous donner quelques éléments de mouvements, de vous contrôler, de redresser vos erreurs.
Pour vous vous entraînerez seul.
Ensuite revenez comparaître devant votre conseiller pour lui démontrer votre virtuosité.
Bien vite vous trouverez ses conseils inutiles et injustifiés.
Seulement alors vous pourrez commencer à apprendre, et vous apprendrez toute votre vie.
Un petit secret: votre force est votre ennemi.
Plus vous vous en servirez, moins vous lancerez loin.
C'est la canne qui doit travailler, pas votre bras.
Parfois des jeunes et des moins jeunes sollicitent imprudemment quelques orientations "comment commencer? ". Banalement.
Suivez le chemin du hasard et de la simplicité.
Prenez une bonne cane à lancer en fibre de verre, un moulinet robuste un ABU par exemple, sur lequel vous montrez 200 m de 40/100.
Vous y accrochez une ondulante Tobie ou une Meeps tournante N° 3 ou 4 et allez le long de l'Allier ou en Bretagne.
Ahuri par votre manière de pêcher, par les agissements extravagants de votre cuiller, le saumon ne pourra pas imaginer qu'elle est conduite par un pêcheur.
Il ne se méfiera pas.
C'est ainsi que l'auteur de ces lignes a capturé son premier saumon.
C'est ainsi que vous prendrez le vôtre.
Pour la suite, le MAITRE MOT EST PATIENCE...
Bon voilà, à vous tous et toutes j'espère que ce long récit vous a passionné
comme je l'ai été moi même, que vous en aurez appris autant que j'en ai appris et que ce voyage de notre ami "adversaire" vous aure fait comprendre que sa vie dépend de nous tous en essayant de mimisez vos prises afin de lui donner sa chance de revenir dans nos cours d'eau.
Merci, de m'avoir lu !!
kim.